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Sabah el nour !
25 octobre 2011

Mohamed

 

Je viens de rencontrer un drole de bonhomme, d'une sensibilité exacerbée pour le moins, un de ces penseurs invétérés, de ces poètes enfants, touchants et presque risible, tellement tout est comble et que cela nous dépasserait de le prendre au sérieux...
Un étudiant de 21 ans, qui s'apprête à finir sa "carrière", il sera diplome en décembre et écrit du théâtre et des formes de haikus... Partant du théâtre, il en est venu à confier une solitude et une tristesse fertile qu'il n'épanche d'ordinaire que sur papier.
Un abandon étrange, parce que visiblement pour lui, la plénitude de l'amitié n'existe pas, contrairement à la solitude. Dès lors, la présence d'une oreille suscite déjà tout débordements !

Mohamed et ses obsessions – l’amour, la mort et la religion. Tiraillé entre une hantise et un stoïcisme confiant face à la mort. Tendu par un désir d’amour, par le besoin  de pouvoir l’exprimer à haute voix, en offrir librement témoignage, de ne plus contraindre les élans vers l’autre. Imprégné d’une foi profonde mais fine, ouverte au point de souvent se remettre en question. Un jeune homme aussi touchant que risible : touchant par une sincérité rare et risible parce que tout est au comble,  angoisse, naïveté, ardeur… et qu’à trop le prendre au sérieux, on sombrerait avec lui… Je reste pour l’heure hors champs de cette douleur. Mais à discuter avec lui sagement assis sur notre banc sous l’olivier, de cette imposibilité du mouvement, de l'expression, de cette bride constante... J'avaid juste envie de mettre à danser là, sur le campus, à faire voler la poussière de ce champs d’oliviers plantés au beau milieu de la fac !

La question qui moi, me hante le plus depuis mon arrivée, c’est la question des corps.
Saisie par leur absence, l’effacement de leurs formes, de leur mouvements surtout.
Contrôle et assignation au hiératisme.
Aucun éclat, des corps ternes et vagues. Des voix, des rires étouffés.

Après quelques jours d’un quotidien irbidi et après de longues discussions, très vite en confiance avec Mohamed, je comprends tellement mieux, beaucoup plus encore qu’au Liban, cet impérieux désir de sensualité, de son besoin d’expression public « je veux que la lumière reflète l’idée du corps, que tout le monde sorte avec une seule envie : faire l’amour, jusqu’à ce que les cris arrachent les portes du ciel. » L’aimant de la sensualité au travers de la figure d’Elissar, qui pouvait me gêner, quand j’ai pu y voir, si grossièrement,  une redite des fantasmes orientalistes…

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Commentaires
Sabah el nour !
  • Une nouvelle escale machréquine... entre enseignement en tant que "doctora", théâtre tant que faire se peut, causette en arabe -patience et longueur de temps font plus que force ni que rage - et dégustation de mansaf à l'affût des enjeux du coin !
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